Née à Paris en 1986, Alexandra est artiste peintre et graphiste. Elle est habitée par l’envie de peindre depuis toute petite. Formée à l’Académie Charpentier aux arts appliqués, elle étudie dans ce lieu magique dont l’âme des illustres artistes (Giacometti, Chagall, Wou-Ki, Soutine, Zadkine...) ayant arpenté ces couloirs, animent ses idées créatives chaque jour. 

Sa créativité, c’est sa bulle qu’elle cultive depuis toujours en se challengeant et en expérimentant différents médiums. C’est finalement le papier journal qu’elle sélectionne en 2011 pour démarrer sa série de portraits.

Quelques mots écrits par une seule personne, imprimés à l’encre noire, sur du papier blanc, édités à des milliers d’exemplaires ; telle pourrait être la définition des journaux. C’est à la mort de Michael Jackson, passant du jour au lendemain de persona non grata à légende, qu’Alexandra prend conscience de la puissance des journaux, et des mots dont ils sont quadrillés. Elle décide alors de les utiliser pour retranscrire son regard sur le monde, et transmettre ses propres messages. Ainsi, sélectionnant minutieusement chaque mot, chaque article, chaque image, ses tableaux sont une mosaïque de noir et blanc, prenant la forme d’un visage, connu ou non, et celles de luttes universelles. Cette matière à la texture unique, est recyclée, retravaillée, manipulée délicatement sous ses mains, donnant à ces visages une intensité particulière. 

Qui sont ces visages et que nous disent-ils ? Il y a ceux que l’on reconnaît instantanément, telle Simone Veil et son combat pour la légalisation de l’avortement. Mais aussi Nelson Mandela, engagé dans la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud, et dont le discours humaniste a traversé les frontières. D’autres sont anonymes. Comme ce Touareg qui happe le spectateur avec le bleu de ses yeux. Un homme qui incarne l’harmonie avec la nature et la simplicité de la vie que nos sociétés occidentales ne savent peut-être pas voir. Il y a aussi Sylvia. Cette femme victime de violences sexuelles, dont le nom s’est retrouvé écrit dans l’encre noir des journeaux le jour où elle a dit : “moi aussi”. Ensemble, ces tableaux véhiculent des messages portant sur l’espoir, le souvenir, l’indignation. Ils sont aussi une manière pour l’artiste de prendre part à ces luttes, pinceaux en main.